LA CRISE DU LOGEMENT

En 10 ans, le nombre de personnes sans abri a plus que doublé : on est passé de 140 000 à 330 000 personnes entre 2012 et 2022.

En 20 ans, les prix de l’immobilier ont augmenté de 120% et nos revenus de seulement 20%.

Dans les villes où ont construit le plus, les prix des logements suivent la même tendance : Nantes, Montpellier, Toulouse, Bordeaux… et leurs agglomérations. Partout les immeubles poussent comme des champignons. Partout les prix explosent. Les jeunes, les employés et les personnes les plus précaires sont en difficulté.

Les discours simplistes qui consistent à dire qu’il suffirait de construire davantage pour résoudre la crise du logement sont illusoires. La preuve : le nombre de logements vacants est plus important que le nombre de personnes à la rue.

En réalité, nous faisons face à deux problèmes : la marchandisation de nos logements ; et l’organisation du territoire.

NOS LOGEMENTS NE DEVRAIENT PAS ÊTRE DES MARCHANDISES

Aujourd’hui en France, 50% des logements loués sont aux mains de seulement 3,5% des ménages : ce qui est un besoin vital pour une majorité d’entre nous est un investissement, une source de rente pour un petit nombre.

Le gouvernement multiplie les dispositifs pour encourager les investisseurs à produire plus de logements (loi Pinel et autre) comme s’il s’agissait de marchandises comme les autres, tout en mettant des bâtons dans les roues pour limiter la construction de logements sociaux.

Pire, les logements sociaux sont plus rapidement démolis qu’ils ne sont construits. Entre 2004 et 2021, l’ANRU (l’agence nationale de renouvellement urbain) a forcé la destruction de 164 000 logements sociaux pour n’en reconstruire que 142 000. Favorisant ainsi toujours plus la construction lucrative de logements privés.

Dans certains territoires, les habitants sont privés de logements pour favoriser le tourisme : Paris, Marseille, le Pays Basque, et tout un tas de villes et de villages français. Airbnb fabrique la rareté de logements et en fait exploser les prix. Une fois de plus, l’attractivité de certains en repousse d’autres.

Les dispositifs pour contrer Airbnb, les loyers trop chers ou encore l’augmentation des prix du foncier existent. Mais les élus locaux drogués à l’attractivité refusent trop souvent de les mettre en place pour ne pas freiner les investisseurs, aux dépens des habitants. C’est notamment ce que nous vivons à Nantes où le PS refuse d’appliquer la loi ELAN pour plafonner les loyers et laisse prospérer Airbnb et les promoteurs immobilisers.

UN AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ANTISOCIAL ET ANTI-ÉCOLOGIQUE

Après une vague de désindustrialisation et de tertiarisation de l’économie, les emplois se concentrent toujours plus dans les grandes métropoles. La mondialisation façonne nos territoires : il s’agit de constituer des pôles de compétitivité capables de rivaliser avec les autres métropoles européennes et mondiales.

La conséquence de cette métropolisation c’est la désertification de nos campagnes. Les territoires ruraux vidés voient s’installer tout de même certains moyens de production industrielle, mais qui nécessite peu d’emplois, peu de personnes. C’est le cas notamment des centrales éoliennes, photovoltaïques, ou de grosses exploitations sylvicoles, agricoles, comme le maïs ou le blé… Ces territoires sont les territoires servants des métropoles dont on extrait nourriture et énergie.

La concentration des emplois créé la rareté d’emplois : les espaces trop éloignés du rayonnement d’une métropole sont trop souvent en déclin, avec des logements pas intéressants et des bourgs devenus ennuyants. Les territoires sont alors en compétition les uns avec les autres, tout comme leurs habitants.

Cette rareté des emplois entraîne une rareté des logements et du foncier, nous plongeant dans un cycle infernal et destructeur.

Faisons front contre la métropolisation !