L’est de Nantes accueille toujours plus de projets polluants, socialement injustes, et anti-écologiques. Après la ZAC du Champ de Manoeuvre et celle de Doulon-Gohards qui prévoient une bétonisation à gogo alors que l’est de Nantes est de plus en plus souvent inondé, la métropole continue les grands projets anti-écologiques. L’un des derniers en date, c’est “le Pôle d’écologie urbaine”. Un très joli nom qui cache un projet industriel XXL : le doublement de l’incinérateur à déchets

La métropole nantaise fait brûler 140 000 tonnes de déchets par an à Prairie de Mauves. Pour éviter le désastre, la chaleur est récupérée pour alimenter un réseau de chaleur qui chauffe logements sociaux et bâtiments publics. 
Mais pour 2031, la Métropole veut doubler la taille de l’incinérateur pour brûler 270 000 tonnes de déchets ! Soit quasiment deux fois plus !

Ce n’est pourtant pas faute de réduction des déchets, de tri voire de zéro déchet à tout va ! Mais avec un tel projet, on n’en prend absolument pas la voie, et même au contraire, puisque la collectivité est en train de nous rendre dépendants aux déchets : le site industriel en projet aura besoin coûte que coûte chaque année de 270 000 tonnes de déchets, peu importe d’où ils viennent, de Redon, de Vendée ou de plus loin.

Nous vivons dans un système qui a une faculté magnifique : faire de tout une marchandise valorisable ! Les déchets, plutôt que d’être traités là où ils sont produits, rendant tous les territoires responsables de leur réduction, deviennent en fait une ressource valorisable. Et ce, peu importe l’impact sur notre santé…

Brûler des déchets constitue un risque majeur pour notre santé ! Les incinérateur sont responsables de pollution de l’air : du CO2 bien sûr, mais aussi et surtout plein d’autres substances dégueulasses et cancérogènes. Dans les dernières trouvailles, il y a les PFAS, les polluants éternels, déjà présents en quantité très élevée dans l’eau de l’agglo nantaise…

L’eau, l’air, la terre… : nous ne cessons de créer et d’alimenter de véritables bombes sanitaires !

Autre ironie : la métropole cherche à limiter la voiture en ville et met en place des ZFE (zones à faibles émissions), refusant l’accès à la ville aux voitures les plus vieilles, souvent détenues par les ménages les plus en difficulté. Elle ne semble pas voir le problème avec le fait de mettre 10 000 camions en plus sur les routes pour acheminer des déchets produits à des centaines de kilomètres dont l’incinération polluera l’air d’un des plus grands pôles urbains du pays…

Dans les deux cas, on retrouve les mêmes méthodes anti-démocratiques, antisociale à coup de greenwashing :

  • On utilise des mots écolo pour mieux cacher l’artificialisation d’un côté, les pollutions industrielles de l’autre ;
  • On fait comme si on allait dans le sens d’une bifurcation écologique en cachant l’essentiel : on bétonne des terres agricoles, on détruit un îlot de fraîcheur d’un côté ; on se rend accro aux déchets plutôt que de chercher à les réduire de l’autre
  • Pour chacun des projets, il y a des familles roms vivant en bidonville. Pour chacun des projets on les traite comme des objets à déplacer, sans les consulter, sans les prévenir.
  • Dans les deux cas, c’est le fric avec la santé des habitants : les promoteurs et industriels se gavent sur notre dos.
  • Dans les deux cas, on fait des concertations bidons dans lesquelles les habitant·es ne peuvent pas discuter de l’essentiel et de la raison d’être des projets, et dans lesquelles on les balade !

    Bref, on bétonne, on pollue l’air et les terres, au mépris des habitant·es et de leur santé.

    Rien n’est encore joué ! Pour l’incinérateur : à Marseille, la mobilisation habitante a obligé la collectivité à abandonner le projet. À Montpellier, la majorité municipale et métropolitaine s’est déchirée sur le dossier, le renvoyant au débat des prochaines municipales. Et surtout, des villes comme Besançon montrent que d’autres voies sont possibles : plutôt que d’agrandir l’incinérateur, la ville a fermé l’un des deux fours en misant sur une politique de réduction des déchets !

    À nous de jouer !