Vivre et travailler dignement à Nantes 

Soutien aux familles roms qui appellent à manifester
samedi 17 mai 2025

Dans l’agglomération nantaise, plus de 3 500 personnes vivent dans des bidonvilles. Ce sont principalement des familles roms. 

Méprisées par la Métropole et la Ville de Nantes, tout autant que la préfecture, les promesses non tenues se multiplient : sur la viabilisation des terrains, la mise en place de bus afin que les enfants accèdent à l’école, le relogement, la construction de terrains aménagés en nombre, des réunions de discussion, etc. etc. Chaque famille a eu son lot de désillusions. 

Régulièrement ces familles sont chassées d’un terrain pour un autre, au gré des projets urbains et des tensions avec les riverains. Les conditions de vie se dégradent et c’est la politique du pourrissement qui s’applique, alimentant la stigmatisation et le racisme que subissent les habitants roms en France. 

Traités comme des sous-habitants par les institutions, cette situation est une aubaine pour ceux qui les emploient à moindre frais en tant que travailleurs et travailleuses immigrées pauvres dans des secteurs pénibles tels que l’agro-industrie, le traitement des déchets et les ménages. 

Habitants, habitantes, travailleurs et travailleuses, nous nous tenons à leurs côtés pour exiger que ce traitement indigne cesse. 

Dans un contexte où l’extrême droite surfe sur la division des travailleurs entre eux, en appuyant sur les différences de religion, d’origine ou de statut, il nous faut lutter pour la visibilisation des conditions de vie et de travail des Roms comme des autres travailleurs. Il est urgent de réaffirmer l’égale dignité de toutes et tous. 

À Doulon et à Prairie de Mauves, des centaines de familles sont menacées d’expulsion par deux projets d’urbanisme de la Métropole de Nantes, projets conçus et réalisés sans eux et contre eux. Méfiant·es face aux promesses de ne pas les expulser sans solution de relogement, ils et elles s’organisent et exigent des réponses concrètes et durables, et surtout d’être considérés comme des habitant·es avec qui la mairie dialogue. 

Conscientes du contexte politique et des risques qu’il comporte pour elles et eux, conscientes également du racisme dont ils et elles font l’objet, les familles Roms de Doulon et de Prairie de Mauves appellent à se mobiliser pour obtenir : 

• Des solutions concrètes et immédiates pour que les enfants puissent se rendre à l’école, par exemple avec une desserte scolaire à la Prairie de Mauves ; 
• Des solutions de logement ou d’aménagement des terrains qui correspondent à leurs besoins ; 
• Des améliorations de leurs conditions de travail : des salaires à la hauteur de la pénibilité des tâches ; un respect du droit du travail notamment pour les pauses, la sécurité, etc. 

Pour toutes ces raisons, nous organisons ensemble une manifestation pour mettre en lumière leurs conditions de vie, d’habitat et de travail, et que cessent ces traitements indignes.

Nous appelons à manifester le 17 mai 2025, au lendemain de la journée de commémoration de la Résistance Rom. Le 16 mai 1944, les familles tsiganes du camp de Birkenau se sont soulevées contre les nazis. On estime qu’au moins 500 000 Roms ont été assassinés pendant la Seconde Guerre mondiale. En France aussi, les Tsiganes ont été internés, fichés, persécutés — avant, pendant et après la guerre. Cette histoire, trop souvent effacée, nous rappelle l’urgence de lutter contre les politiques de relégation et de racisme.

Signataires : 

Roata

Sauvons les Gohards

Anina Ciuciu, Auteure Avocate et Marraine du Collectif #EcolePousTous

Droit au Logement – DAL44

L’Autre cantine

Le Cercle du marronage